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lundi, août 11, 2003

A Santiago, la mode est au caf�-gambettes
[11/08/2003 - 19:50]

SANTIAGO, Chili - A Santiago, o� l'avortement est ill�gal quelle que soit la situation et le divorce un sujet encore controvers�, la morale s'accommode des �cafes con piernas�, les �caf�s-gambettes�, o� les hommes peuvent savourer la plastique de serveuses en bikini en m�me temps que leur petit noir. Comme beaucoup d'hommes � Santiago, Fernando Zamora prend son caf� avec un peu de sucre et un regard lascif vers la poitrine de la serveuse, v�tue d'un affriolant bikini: soutien-gorge pigeonnant en haut et string en bas. Si on ne badine pas avec la morale � Santiago, on observe un certain rel�chement des moeurs dans ces caf�s qui ne sont pas sans rappeler les bars � strip-tease. Sauf qu'ici, les serveuses ne s'effeuillent pas. Sous des lumi�res tamis�es, elles se contentent de servir des expressos, principalement � des hommes plus �g�s. Il existe environ 130 �cafes con piernas� � Santiago et certains estiment qu'il sont devenus un symbole de modernit� dans la capitale chilienne. �Certains vont � la plage pour regarder les filles, d'autres vont au caf�, souligne M. Zamora, un comptable de 34 ans, pour qui �il n'y a rien de scandaleux l�-dedans�. Si s'embrasser sur la joue est la fa�on habituelle de se dire bonjour pour un gar�on et une fille en Am�rique latine, ce geste prend une dimension beaucoup plus �rotique dans ces �tablissements. La serveuse se penche lentement au-dessus du comptoir, place sa main sur l'�paule d'un client, l'attire l�g�rement vers lui et pose ses l�vres sur sa joue. Il n'y a pas de si�ge dans ces caf�s, juste un bar s�parant les hommes des serveuses, qui d�ambulent sur une all�e sur�lev�e de 30 centim�tres, offrant ainsi aux clients une vue imprenable sur leurs charmes. Vanessa Valdez, une serveuse, estime que les filles doivent adopter un certain comportement pour ce travail: �il faut dominer les hommes, sinon ce sont eux qui vous dominent�, explique-t-elle. La plupart des �caf�s-gambettes� se trouvent dans les ruelles du quartier financier, o� les hommes d'affaires constituent le gros de la client�le. Mais ils sont �galement fr�quent�s par des couples et des femmes seules. Miguel Angel Morales a ouvert le premier �tablissement du genre il y a sept ans. Se pr�sentant comme un pionnier, il d�clare que son but �tait de r�duire les tensions entre les hommes et les femmes �dans un pays qui a enterr� ses d�sirs sexuels depuis des si�cles�. Ces caf�s sont rapidement devenus un ph�nom�ne de soci�t� alors que le Chili est toujours � la recherche de la libert� d'expression une dizaine d'ann�es apr�s la fin de la dictature d'Augusto Pinochet. Certains ont tent� d'exporter le concept en Argentine, pays aux moeurs plus lib�rales, mais sans succ�s. �Cela a rat� parce que les Argentins ont l'habitude de voir des femmes les seins nus sur la plage�, estime M. Morales. �Les caf�s-gambettes ne peuvent marcher qu'� Santiago, parce que les Chiliens sont si coinc�s...�