Beaucoup de bruit pour vraiment rien au festival d'Edinbourg
[04 ao�t�2003 - 20:38:56]
EDIMBOURG, Grande-Bretagne - La troupe du "Th��tre de la relativit�" pr�sente au festival �cossais Fringe d'Edinbourg une pi�ce nihiliste au possible, sans acteur, ni d�cor, ni texte, et o� subs�quemment il ne se passe rien. L'exp�rience est totale puisque l'oeuvre, intitul�e "Sweet FA" ("Que dalle" en argot), joue sur le non-�v�nement et n'attire personne, si ce n'est quelques journalistes. Pour un prix d'entr�e de 3 livres sterling (4,25 euros), le public gagne donc le droit de venir s'asseoir dans une salle de 142 places d'un h�tel quatre �toiles. Si le spectateur survit � une heure de n�ant, la direction de la troupe rembourse la moiti� du ticket. La premi�re repr�sentation a attir� six journalistes qui ont pl�biscit� la pi�ce. Lors de la deuxi�me repr�sentation, un seul journaliste s'est pr�sent� et s'est endormi avant m�me le "lever de rideau". Mais malgr� la publicit� faite � l'oeuvre, les amateurs de th��tre se font attendre. "Nous verrons bien", dit Julian Caddy, employ� par la soci�t� Sweet Productions, soci�t� de production qui pr�sente le spectacle � l'occasion de l'�v�nement consid�r� comme le plus grand festival artistique mondial. En 1952, le compositeur John Cage a "�crit" une partition de musique silencieuse intitul�e "Quatre minutes et 33 secondes" et le prestigieux prix r�compensant le travail d'un artiste britannique contemporain, le Turner Prize, a aussi �t� d�cern� � une salle dont la lumi�re s'�teignait. Qu'y a-t-il donc d'absurde au sujet de "Sweet FA" ?, demande Caddy. "C'est la pi�ce que Samuel Beckett (auteur de "En attendant Godot") a toujours voulu �crire sans en avoir le courage - pas de sc�ne, pas d'acteurs, pas de script, pas de d�cors... juste que dalle !" Si Caddy s'amuse de la couverture donn�e par la presse, les parlementaires �cossais n'ont pas la m�me inclinaison. "C'est n'importe quoi", a d�clar� le d�put� conservateur Phil Gallie. "Je ne crois pas que ce soit de l'art. L'art implique g�n�ralement que quelqu'un ait fait quelque chose", se plaint le parlementaire ind�pendant Margo Macdonald. Caddy n'exclut pas l'id�e que le festival du Fringe lui d�cerne un prix. "Je pense que si le Fringe a une caract�ristique, c'est bien l'amusement et l'exp�rimentation", dit-il. "La beaut� du Fringe, c'est que l'on peut faire ce que l'on veut, voire 'rien' si on le choisit."