Quand les branch�s am�ricains adoptent la "langue de vip�re"
[2003-06-30 - 12:04]
NEW YORK, Etats-Unis - Malgr� l'os qui traverse son nez, ses cheveux ras�s et son visage orn� de piercings, Ian, jeune homme 25 ans qui arpente un trottoir miteux de New York, avoue sa terreur face � l'exp�rience qu'il est sur le point de tenter. Mais apr�s quelques minutes, deux cigarettes, et plusieurs profondes inspirations, il s'assoit finalement dans la cave d'une boutique de tatouages et laisse l'un de ses amis lui trancher le bout de la langue avec un scalpel. C'est la derni�re mode chez les jeunes am�ricains branch�s adeptes des modifications corporelles extr�mes: se faire tailler une "langue de serpent" fourchue, gr�ce � une incision qui s�pare le bout de la langue en deux dans le sens de la longueur. "C'est une forme d'art", d�clare T.J. McGillis, qui assure l'op�ration pour 250 dollars. "Tout le monde me le r�clame. Ca pourrait devenir aussi populaire que le piercing aupr�s du grand public." Cette d�claration para�t pour le moment exag�r�e. Pour le moment, seuls 1.500 � 2.000 personnes auraient craqu� pour la "langue de serpent", selon le r�dacteur en chef d'un magazine internet sp�cialis� dans les modifications corporelles. Mais la tendance a fait suffisamment de bruit pour qu'une poign�e d'Etats am�ricains modifient certains textes de loi afin d'interdire cette pratique. Ian, quant � lui, "aime le nouvel aspect" de sa langue, qu'il a notamment choisi de couper en deux pour mieux satisfaire ses petites amies. Emrys Yetz, un autre adepte de la "langue de vip�re" �g� de 20 ans, assure qu'il peut contr�ler ses deux bouts de langue ind�pendamment l'un de l'autre, et attraper des stylos avec pour amuser ses amis pendant les soir�es. Mais de l'avis des m�decins, se trancher la langue pr�sente plus d'inconv�nients que d'avantages. "L'op�ration peut provoquer des h�morragies ou des infections qui peuvent mettre la vie du patient en danger", pr�vient le docteur Lee Pollan, chirurgien new-yorkais sp�cialis� dans le traitement de la bouche. Selon lui, la "langue de serpent" peut �galement alt�rer la parole, le go�t, voire engourdir d�finitivement la langue.
