Prison � vie pour 42 trafiquants d'ossements humains
[16/05/2003 - 10:30]
ANTANANARIVO, Madagascar - Des peines de prison � vie ont �t� prononc�es jeudi par la cour ciminelle d'Ambatondrazaka contre 42 personnes, sur 75 pr�venus, reconnues coupables de trafics d'ossements humains, rapporte vendredi la presse malgache. Le myst�re, cependant, de ce commerce de squelettes humains n'a pas �t� pour autant �lucid�. A qui et pour quels usages �taient destin�s les c�tes, vert�bres et clavicules extraits de plus de 300 s�pultures d'une r�gion rizicole prosp�re situ�e � moins de 150km d'Antananarivo � vol d'oiseau? Le proc�s n'a apport� aucune r�ponse. Trois pr�venus sont morts en prison pendant leur d�tention pr�ventive, pr�cisait-on de source judiciaire. C'est au d�but des ann�es 90 que les premiers cas de violations de s�pultures � des fins commerciales sont connus. Ils scandalisent d'autant plus l'opinion, qui le qualifie de �commerce de l'ignominie�, que les Malgaches vouent � leurs morts, dont les somptueux tombeaux de pierre sont �parpill�s dans la nature souvent au sommet de collines d�bois�es, un culte permanent et tr�s fort. Tout mort devient anc�tre (�razana� en malgache�) et se doit d'�tre v�n�r� pour veiller sur les vivants. Face � ce myst�rieux trafic, le Parlement avait vot� une loi il y a dix ans qui faisait de la violation de s�pulture et du trafic d'ossements humains un crime passible de la prison � perp�tuit�. Loin de dissuader les profanateurs, le trafic s'est d�v�lopp� et �tendu � d'autres r�gions. Des dizaines de tombes, parfois trois par semaine, ont �t� �ventr�es et vid�es de fa�on s�lective car les ossements de squelettes de femmes sont mieux �cot�s�, semble-t-il. Des camions charg�s d'ossements humains ont �t� intercept�s par la gendarmerie et des conteneurs saisis � Toamasina, premier port de l'�le sur l'oc�an Indien. Leur destination finale, car il s'agit d'un �commerce� � l'exportation, ne sera jamais r�v�l�e. Les auteurs de ce macabre commerce sont des paysans ordinaires, tous originaires de cette r�gion du centre-est de Madagascar, o� les croyances ancestrales sont encore tr�s vivaces, et leur mobile avou� �tait l'app�t du gain.