Rien n'arr�te les pillards du zoo de Bagdad, sauf les lions
[2003-04-17 - 16:38]
BAGDAD, Irak - La vague de pillages qui s'est abattue sur Bagdad au lendemain de la chute du r�gime de Saddam Hussein n'a �pargn� aucun lieu de la capitale, pas m�me le zoo de la ville, � une exception pr�s: la cage aux fauves. Singes, ours, chevaux, oiseaux et chameaux ont disparu, emmen�s par des pillards ou tout simplement livr�s � eux-m�mes et errants dans les rues apr�s que leurs cages furent ouvertes. Plus de 300 animaux manquent � l'appel, sauf les lions et les tigres, laiss�s � l'abandon dans leurs cages sans soin ni nourriture, "sauv�s" semble-t-il par la peur qu'ils inspiraient aux voleurs. Dans les jours qui suivirent l'entr�e des troupes am�ricaines dans Bagdad, les pillards ont investi le zoo, arm�s de fusil et barres de fer. "J'ai peur de venir ici", avoue le v�t�rinaire Hashim Mohammed Hussein. "Mais je dois voir mes animaux. Ils ont faim mais je n'ai pas d'argent pour les nourrir." La peau sur les os, Mandor, un vieux tigre de Sib�rie �g� de 20 ans, propri�t� de l'a�n� des fils de Saddam, Ouda�, fait l'effort de lever la t�te � l'approche du v�t�rinaire mais la laisse retomber voyant bien que son gardien n'a rien � lui offrir. Dans la cage d'� c�t�, Thoudka, une lionne de 9 ans, baille � sati�t�, les os de son dernier repas rong�s et re-rong�s blanchissant au soleil. Hussein dit qu'il y avait sept lions et deux tigres, que chacun mangeait cinq kilos de viande par jour et que leur dernier repas date d'il y a dix jours, lorsque les Am�ricains sont entr�s dans la capitale. "Cinq kilogrammes de viande co�teraient 80.000 dinars (30 dollars). Il y a neuf animaux. Je suis loin d'avoir tout cet argent." Le v�t�rinaire se dit encore plus pr�occup� par la collection personnelle de tigres et de lions d'Ouda�, install�e dans sa r�sidence principale de Bagdad. "Il n'y a ni gouvernement, ni s�curit�, ni organisation", temp�te-t-il. "Nous sommes seuls (...) sans aucune aide nos animaux mourront", ajoute-t-il en tentant de dissuader un groupe de pillards qui s'en prennent � un groupe �lectrog�ne. Un peu plus loin sur le bord du chemin, les chameaux broutent paisiblement un carr� de v�g�tation.