Un Irakien raconte Bagdad sous les bombes gr�ce � internet
[2003-03-24 - 23:34]
WASHINGTON, Etats-Unis - Un myst�rieux habitant de Bagdad s'est attir� une large audience en �crivant sur un site web un journal de la vie quotidienne des Bagdadis soumis aux bombardements a�riens de la coalition anglo-am�ricaine, interrompu pendant ces deux derniers jours par les coupures d'�lectricit� dans la capitale irakienne. L'auteur de la chronique, �crite en anglais avec de nombreuses fautes de langue, tenue sur le site http://dear_raed.blogspot.com, se d�signe sous le pseudonyme de Salam Pax, qui signifie "paix" en arabe et en latin. Il est aujourd'hui le seul Irakien vivant en Irak connu pour �crire sur la guerre directement sur internet et le trafic sur son site web a �t� tel que le serveur a �t� submerg�. Salam Pax s'inscrit clairement contre la guerre en Irak, mais ne manifeste pas d'amabilit� pour le r�gime irakien en place. "Des fanatiques. D�verser des insultes sur le monde est la seule chose qui leur reste", a-t-il �crit apr�s les d�clarations faites par les ministres irakiens de l'Information et de l'Int�rieur. Il n'aime pas non plus voir sa ville bombard�e. "La seule chose � laquelle je pouvais penser �tait 'pourquoi cela doit-il arriver � Bagdad ?' Quand un des b�timents que j'aime beaucoup est parti dans une grande explosion, j'ai failli pleurer", �crivait-il samedi. Lui et des membres de sa famille sont all�s inspecter les lieux de bombardements et ils signalent que ceux-ci s'av�rent pr�cis, mais dangereux pour les civils. "Aujourd'hui avant midi, je suis all� avec mon cousin jeter un coup d'oeil sur la ville. Deux choses. 1) Les attaques sont pr�cises. 2) Ils attaquent des cibles qui sont vraiment trop pr�s de zones civiles dans Bagdad", �crivait-il dimanche. Il a rapport� samedi un rare t�moignage oculaire de policiers irakiens mettant le feu � des tranch�es remplies de p�trole autour de Bagdad, apparemment pour tenter de perturber les syst�mes de guidage des bombes am�ricaines. "Mon cousin est venu et il m'a dit qu'il avait vu un car de police pr�s d'une (tranch�e) et y mettant le feu. Maintenant on peut voir des colonnes de fum�e partout dans la ville", expliquait-il. Salam raconte que les rues de Bagdad restent fr�quent�es, mais que peu de magasins sont ouverts. Les prix des l�gumes se sont envol�s dans les premiers jours de la guerre, mais sont revenus � la normale dimanche. Apr�s une calme r�signation affich�e les premiers jours de la guerre, Salam manifeste un �tat d'esprit diff�rent avec l'affirmation de la r�sistance irakienne. "Si Oum Kasr est si difficile � contr�ler, qu'arrivera-t-il quand ils seront � Bagdad ? Ce sera encore pire et c'est tr�s ennuyeux", �crit-il. "Les gens (et je suppose, les forces alli�es) pensaient que els choses seraient plus faciles. Il n' y a pas de cort�ges de gens pour accueillir les Am�ricains, pas plus que des redditions par centaines. Les gens font comme nous tous, ils restent dans leur maison en esp�rant qu'une bombe ne tombe pas dessus et ferment leur porte."