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vendredi, février 28, 2003

Une �petite bossue� fait de la r�sistance dans le Vieux-Lille
[28/02/2003 15:08]

LILLE, France - C'est une dame haute comme trois pommes qui cr�e des fleurs artificielles � Lille (Nord), derri�re la vitrine d'un commerce sans existence l�gale depuis pr�s de quinze ans. Josiane Crombet, surnomm�e malgr� elle �la petite bossue du Vieux-Lille�, a miraculeusement �chapp� avant la tr�ve hivernale � une expulsion. Difformit� physique, situation juridique insolite, une aura de myst�re plane sur cette c�libataire de 63 ans aux cheveux rouges. �On m'a plac�e en liquidation judiciaire en 1988, mais c'est bidon�, bougonne-t-elle. Le 24 octobre dernier, un huissier et des d�m�nageurs assist�s de policiers, s'�taient pr�sent�s au �Liseron�, situ� rue Basse, pour chasser la dame de lieux qui ne lui appartiennent plus. Or, l'incroyable est arriv�: l'expulsion a �t� suspendue, ce que la loi ne pr�voit pas. L'huissier a rendu les clefs � la commer�ante, ce qui n'a pas emp�ch� les d�m�nageurs d'emporter le mobilier. Cette situation rarissime est le fruit d'une d�cision pr�fectorale. �L'expulsion a �mu le quartier. Il y avait du monde dans la rue. J'ai pens� qu'on devait encore attendre un peu pour r�gler ce cas difficile. J'ai alors suspendu l'expulsion�, explique � l'Associated Press le pr�fet du Nord de l'�poque, R�my Pautrat. Une intervention de derni�re minute qui a engendr� de nombreuses rumeurs. �La petite bossue� b�n�ficierait de hautes protections, dit-on. �C'est un cas humanitaire� ou �c'est le r�sultat d'une incroyable inertie juridique�, estiment d'autres. �Elle �tait d�j� venue me voir, mais ce n'est pas � la mairie de soutenir une personne liquid�e�, pr�cise pour sa part Jacques Mutez, conseiller municipal d�l�gu� au commerce. �Ni � moi d'aller la d�noncer au procureur de la R�publique�, ajoute-t-il. Pr�s de quinze ans apr�s sa faillite prononc�e au tribunal de commerce de Lille, la cr�atrice de fleurs poursuit pourtant sa modeste activit� dans l'ill�galit�, d�corant toujours sa vitrine dans l'une des rues les plus commer�antes de la ville. Mieux, depuis pr�s de deux ans, la pr�fecture du Nord paie une indemnit� de 1.500 euros par mois aux propri�taires de l'immeuble, des agents immobiliers, parce qu'elle n'a pas fait ex�cuter l'ordre d'expulsion! Du haut de son m�tre trente-cinq, Mlle Crombet semble tenir du monde en respect. �Ma liquidation judiciaire ne devait pas avoir lieu. Je n'ai jamais eu ces dettes-l�, pr�tend-t-elle pour justifier sa combativit�. �Elle devait en 1988 plus de 50.000 euros � ses cr�anciers�, assure pourtant son mandataire judiciaire, Me Emmanuel Malfaisan. Toutefois, en 1992 et 1993, Josiane Crombet, en activit� malgr� sa liquidation, avait obtenu deux pr�ts d'un montant total de 27.500 euros aupr�s du Cr�dit immobilier de Lille pour acheter une petite maison dans le Pas-de-Calais. Comment l'attention d'un organisme de pr�t et la vigilance d'un notaire ont-elles �t� tromp�es par une commer�ante liquid�e? Le notaire devait m�me �crire dans l'acte d'achat de la maison que la commer�ante n'�tait pas en faillite. Josiane Crombet a en tout cas d�pos� un dossier aupr�s du procureur de la R�publique de Lille d�non�ant des dysfonctionnements dans sa liquidation judiciaire. Dans les services du procureur, on r�sume l'affaire en la qualifiant de... �compliqu�e�.